Questions fréquentes
Arrimer le savoir et l’entrepreneurship
La prospérité du Québec s’appuie sans contredit sur un accroissement de notre productivité et de notre compétitivité grâce à l’innovation. La R-D constitue une première étape clé du processus d’innovation précédant des activités de commercialisation. Or, il s’avère fréquemment fort difficile pour nos entreprises, notamment nos PME, de s’y consacrer adéquatement tout en exécutant leurs plans d’affaires. Et même les grandes entreprises reconnaissent aujourd’hui qu’elles ne peuvent pas toujours disposer à l’interne de l’éventail complet des compétences nécessaires pour s’assurer que leurs activités de R-D mèneront à des résultats novateurs dans des délais adéquats pour affronter la concurrence mondiale, et ce, avec de nouveaux produits et services à forte valeur ajoutée. La pénurie de main-d’oeuvre hautement qualifiée au Québec risque de s’accentuer à l’avenir et ne fait qu’accroître la complexité du défi en innovation pour nos entreprises.
En contrepartie, nos universités, qui ont pour mission première de former des gens, regorgent de compétences et d’infrastructures en R-D. On oublie d’ailleurs trop souvent que l’un des principaux bénéfices de la recherche universitaire est de réaliser cette mission de formation de personnel hautement qualifié, notamment aux deuxième et troisième cycles (en sus de la formation par voie magistrale au premier cycle). Les partenariats de R-D entreprise-université offrent ainsi un élément de solution fort porteur pour accroître la capacité d’innovation de nos entreprises, accélérer leurs cycles de R-D, former le personnel hautement qualifié dont elles ont un besoin urgent, assurer une meilleure adéquation entre leurs besoins et les compétences universitaires, et donc, d’accroître ultimement le rendement de nos investissements publics en R-D.
Non. Les sommes octroyées à Prompt par le gouvernement du Québec servent à accorder des subventions de recherche au milieu universitaire. Pas un dollar de ces octrois à Prompt n’est versé aux entreprises, sous quelque forme que ce soit.
Les subventions de recherche de Prompt sont accordées aux universités afin de créer des partenariats de recherche orientés (les trois premières lettres du mot « Prompt ») en fonction des besoins des entreprises et avec leur participation active ainsi qu’à la condition d’un versement en espèces aux universités par les entreprises au moins du même ordre que la subvention de Prompt. Cet investissement privé dans le milieu universitaire permet alors aux universités d’obtenir des fonds supplémentaires, encore une fois du même ordre, du gouvernement du Canada. Les entreprises obtiennent ainsi, pour des activités de R-D universitaire réalisées en fonction de leurs besoins, un levier financier de 3 pour 1 et qui peut atteindre 5 pour 1 et plus avec les crédits d’impôts à la R-D des deux paliers de gouvernement. Les entreprises obtiennent également les bénéfices susmentionnés, notamment de capacité accrue d’innovation par l’accès aux compétences et infrastructures universitaires ainsi que de formation, en fonction de leurs besoins, de personnel hautement qualifié.
L’éducation est une pierre angulaire de la prospérité de toute société. Afin d’assurer la formation universitaire aux deuxième et troisième cycles, l’État subventionne la recherche universitaire dans le même esprit que l’État appuie financièrement la formation par voie magistrale au premier cycle. Il est donc avantageux qu’une partie de cet appui financier des contribuables à la recherche et la formation universitaire soit orienté en fonction des besoins des entreprises et qu’on y stimule ainsi leurs investissements pour appuyer ces activités.
L’action de Prompt vise ainsi à accroître les investissements privés en R-D soit en bonifiant les activités d’entreprises déjà impliquées avec les universités, soit en intensifiant les liens universitaires auprès d’entreprises dont les activités en R-D sont faibles et/ou qui n’ont jamais travaillé avec les universités. Depuis 2003, le gouvernement du Québec a financé Prompt à hauteur de 24M$. Cet investissement a mené à des projets d’une valeur totale de plus de 130 M$, au sein du milieu institutionnel de recherche québécois. En sus de ce levier financier direct, le rendement des investissements publics en recherche est ultimement davantage accru par l’accroissement de la capacité d’innovation des entreprises.
Oui, mais pas au Québec (ou certainement beaucoup moins). Pour attirer et retenir la présence d’entreprises multinationales au Québec, nous ne pouvons pas miser sur la taille de notre marché qui est infime par rapport aux marchés des États-Unis et de l’Europe ou même par rapport aux grands marchés en croissance des économies émergentes où par surcroît, la main-d’oeuvre qualifiée est de plus en plus disponible, et ce, à des coûts inférieurs aux nôtres. Au niveau de l’Europe et de la Chine notamment, les investissements publics en recherche sont énormes et les entreprises multinationales y voient ainsi d’un bon oeil le potentiel de s’y lier. Du même acabit, nos PME ont de plus en plus de difficulté à rivaliser au niveau de la rapidité des cycles d’innovation (si d’abord elles s’y lancent). Nous ne pouvons ainsi miser que sur l’excellence, un arrimage plus serré entre le savoir et l’entrepreneurship d’où pourra émerger une capacité d’innovation accrue menant à des produits et services exportables, et à forte valeur ajoutée. Le Québec doit donc réaliser un changement culturel afin que nos entrepreneurs misent de plus en plus sur le savoir, et que ceux et celles qui détiennent le savoir stimulent de plus en plus des activités entrepreneuriales. Ce changement culturel est à certains égards déjà entamé par des regroupements tels Prompt ou l’École de Technologie Supérieure où la R-D est financée à plus de 50 % par le secteur privé. Mais nous devons en faire beaucoup plus pour atteindre le niveau d’arrimage entreprise-université que l’on retrouve dans des pays tels l’Allemagne, qui est sans coïncidence la locomotive économique de l’Europe.
Non. Dans le cadre des partenariats entreprise-université de R-D, les universités ne sont pas que de simples exécutants des « ordres » industriels. Le transfert technologique et de savoir est réellement bilatéral. Les universitaires acquièrent des industriels une approche à la R-D liée à des perspectives commerciales et, en contrepartie, les idées novatrices dont sont tributaires les innovations des entreprises ont fréquemment une source universitaire. Par surcroît, comme les universités sont des lieux d’apprentissage et de réflexion à caractère non seulement technologique, mais aussi socio-économique, le dialogue entreprise-université peut accroître les perspectives de responsabilité sociale des entreprises