La sécurité d’abord : renforcer les capacités des intervenants d’urgence et de ceux qu’ils aident

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Les innovations en TIC soutenues par Prompt ciblent la sécurité publique

En août 2011, trois femmes se sont aventurées dans le parc provincial Peter Lougheed (en Alberta) pour effectuer une randonnée de trois jours. Lorsque les randonneuses ne sont pas revenues de l’expédition, dans le délai prévu, la GRC a entrepris une mission de recherche et de sauvetage. Après le déploiement de trois équipes d’intervention d’urgence et plus de deux jours de recherche, les femmes qui manquaient à l’appel ont été retrouvées et emmenées en lieu sûr. Cette mission a atteint son objectif et permis de sauver trois vies, mais elle a coûté plus de 13 000 $. Cela soulève une importante question de sécurité publique : si les randonneuses avaient disposé d’un téléphone cellulaire fonctionnant en milieu sauvage, est-ce que cet incident malheureux et coûteux aurait pu être évité? Qui plus est, serait-il possible de sauver d’autres vies à l’aide d’une telle technologie?

Bon an mal an, la division de recherche et sauvetage des Forces canadiennes répond à quelque 9 000 appels, dépêche 1 100 aéronefs ou navires militaires et fournit des secours à plus de 20 000 personnes. Un défi courant durant les missions : de nombreuses personnes se retrouvent en fâcheuse situation uniquement parce qu’elles n’ont aucun moyen de communiquer leur emplacement aux premiers répondants. Les téléphones cellulaires que nous utilisons tous les jours fonctionnent au moyen des réseaux d’entreprises de télécommunications dont les radiofréquences sont définies par le gouvernement. Ils nous servent aussi de dispositifs de sécurité et sont fort utiles en situation d’urgence. Étant donné que l’infrastructure physique des réseaux est souvent située dans les régions les plus peuplées, les utilisateurs n’ont souvent pas un accès complet dans les régions éloignées.

Grâce au soutien de Prompt et du leadership des chercheurs de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), une équipe de R-D québécoise s’efforce de réduire ce risque et d’aider à sauver encore plus de personnes. De concert avec l’Université Laval, l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) et des partenaires industriels, comme Télébec et Thalès, les chercheurs travaillent à la mise au point d’un système novateur qui met en lien les utilisateurs de téléphones cellulaires qui se trouvent dans des milieux isolés avec les réseaux de sécurité publique. Ces réseaux de communication sans fil sont habituellement réservés aux premiers répondants. La plupart du temps, les entreprises de télécommunication et leurs clients, n’y ont pas accès.

Ce prototype de système s’appuie sur les stations radio fixes qui transmettent et reçoivent des signaux de téléphones cellulaires. Il permet à l’exploitant du réseau de sécurité d’entrer en lien avec un signal de téléphonie cellulaire chaque fois que de l’alimentation électrique est disponible. Par la suite, les chercheurs ont l’intention d’explorer la compatibilité avec la technologie des satellites. Une fois mis en œuvre, le système offrira une connectivité aux utilisateurs de téléphones cellulaires canadiens dans les endroits où il n’y a pas de tours de téléphonie cellulaire, que ce soit en pleine nature dans les montagnes ou au milieu de l’océan. Il faudra obtenir l’autorisation du propriétaire du réseau de sécurité publique pour pouvoir procéder au déploiement. « Nos travaux ont prouvé que notre solution est très efficace », a mentionné Gilles Delisle, professeur à l’École de génie de l’UQAT.

« Nous nous attendons aussi à ce qu’elle soit économiquement viable. Notre système n’exige pas de l’utilisateur qu’il achète de nouveaux logiciels ou matériel. Il fait appel au réseau public, et toutes les technologies nécessaires sont installées à proximité des poteaux électriques ou de sources d’alimentation de secours. Cela renforcera les capacités des premiers répondants en créant de nouvelles possibilités de communications bidirectionnelles avec le public, en situation d’urgence. En outre, les citoyens des régions éloignées disposeront d’un outil de communication fiable et se sentiront ainsi plus en sécurité. »

Pierre-André Bélanger, directeur du Bureau de liaison entreprises-université (BLEU) de l’UQAT, est d’avis que « le soutien offert par Prompt a solidifié et accéléré ce partenariat entre le milieu universitaire et le secteur privé. Il nous a permis de réunir de nombreux étudiants, professeurs et professionnels de l’industrie et de mettre au point un prototype prometteur dans notre laboratoire. Nous avons hâte d’illustrer et de valider les capacités de ce système sur le terrain. Nous croyons que les résultats de ce projet, appuyé par Prompt, améliorent notre analyse de rentabilité, alors que nous poursuivons le développement de cette technologie en vue d’une éventuelle commercialisation. »

« Chef de file des télécommunications dans les régions périphériques, Télébec est fier d’avoir participé à la définition des spécifications et à la mise à l’essai de ce système », a affirmé Vincent Guimont, vice-président aux ventes régionales, Québec.

« Notre collaboration en R-D avec Prompt et des universités, comme l’UQAT, a rentabilisé notre investissement en R-D, et nous a permis de prendre part à la mise au point de technologies de télécommunication prometteuses. De plus, une telle collaboration fournit une vitrine à de nouvelles idées et à des gens talentueux et contribue à la formation d’ingénieurs des télécommunications hautement qualifiés dans la région de l’Abitibi. Cette main-d’œuvre compétente est essentielle à la réussite de Télébec, et de façon plus générale, au développement de la région. »